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des Syndicats CGT du CHER

CORONAVIRUS : Compte rendu de la réunion en préfecture du 21 avril

Rencontre avec les services de l’État (Préfet, ARS, Direccte, Renseignements Territoriaux) et les organisations syndicales de salariés (CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, UNSA et FSU)
mardi 28 avril 2020 par WEBMASTER site CGT UD du CHER

Ce compte rendu est compliqué à établir puisque aucune réponse concrète ne nous a été apportée. La parole du gouvernement nous a été servie comme de la soupe, avec beaucoup trop de sel, donc très indigeste.

Après une introduction très rapide du Préfet revenant sur la première réunion et le bienfondé de ces rencontres, la parole a été donnée à Monsieur Moulin, le représentant de l’ARS. Sans attente et surtout sans surprise, son intervention fut teintée d’un optimisme jamais vu, d’une relative décontraction et d’une assurance à en faire pleurer toute une équipe soignante. En clair, nous sommes au même "niveau
que le national« donc »nous avons un plateau depuis une quinzaine de jours« puisqu’il y a une »légère augmentation des hospitalisations simples et que quelques personnes en réa". Des personnes positives sont transférées à Vierzon et à St Amand. Il n’y a plus de problème d’approvisionnement de masques.

Des dépistages systématiques sont réalisés dans les EHPAD, sur les personnels, quand un cas est avéré sur un soignant, et non sur un patient, depuis une semaine. Une dizaine d’établissements ont été et sont actuellement dépistés.

Le Préfet nous informe que le laboratoire d’analyses Bioexcel et celui du département vont travailler ensemble pour pouvoir réaliser les analyses de tests des malades du département, d’ici à dix jours. Cent analyses pourraient être obtenues par jour. La question que l’on peut se poser est pourquoi pas beaucoup plus tôt, sachant que pour l’instant les prélèvements partent à Orléans, Paris, Tours ou encore Clermont. Il y a réellement un manque d’anticipation et de préparation, rien de surprenant quand nous voyons les réponses du gouvernement.

A ce moment, nous avons pris la parole pour dénoncer l’optimisme de l’ARS et les incohérences entre les dires et ce que nous savons : Il y a plus de masques, toutes sortes confondues, dans les entreprises privées qu’au CH Jacques Coeur, que le politique de la direction de l’hôpital et de l’ARS était suicidaire et criminelle du point de vue de la gestion de la propagation au niveau des personnels comme des patients. Que dès le premier cas, la direction comme l’ARS n’ont pas voulu entendre les demandes des personnels, médecins et cadres compris, et qu’ils ont participé au développement de la contamination en ne donnant pas les protections nécessaires, pourtant disponibles. Que les personnels travaillant dans les SSR, qui sont également au contact de personnes âgées, ne sont pas systématiquement dépistés comme dans les EHPAD, que les personnels en contact se trouvent sans masque suffisant et adéquat, sans sur-blouse, en quasi manque de gants et qu’il faut désinfecter les embouts tymporaux des thermomètres, que faut-il penser de la gestion de la crise ? Quand des décisions de transferts de patients sont réalisés dans des conditions déplorables dans la période, est-ce de la bientraitance ? La gestion des patients et des personnels des EHPAD, des cas avérés sont catastrophiques par manque de moyen et de personnel.

Monsieur Moulin s’est grandement étonné de nos propos en étant, évidemment, pas d’accord et que nos propos ne seraient pas étayés. Nous lui avons demandé qu’il nous apporte les éléments de preuve pour nous affirmer que nous avions tort, il en était incapable alors que nous, nous avons tous les éléments pour prouver nos inquiétudes et notre colère. D’ailleurs il le sait.

Le Préfet nous a ensuite fait tout un laïus sur ce qui a été fait dans les services de soins, la prise en charge, etc… en nous rappelant que « notre boulot, s’est de faire au mieux avec ce que nous dit le gouvernement, sortir le CH de la solitude (!!!) » et de continuer par « la montée en puissance s’est plutôt bien passée, sans difficulté. Si nous n’avions pas fait ce que nous avons fait, ça aurait été pire ».

Que penser de tels propos quand on sait ce qui se passe dans l’ensemble des services de soins et de personnes âgées. Mais la discussion est passée sur le sujet économique. Là aussi tout se passe bien dans les entreprises selon le directeur de la DIRECCTE. Pour elle, les actions régionales ciblées valent mieux que les actions individuelles, c’est pourquoi les grandes et moyennes enseignes commerciales sont
ciblées. Nous avons dit que ce n’était plus nécessaire car des mesures avaient été mises en place quasiment partout et que notre action syndicale avait abouti partout où ce n’était pas le cas. Pour nous, c’est le cas chez Leclerc. Nous avons expressément demandé que les services de l’inspection du travail se concentrent sur l’industrie et le bâtiment, et qu’il n’y ait pas d’entrave, ni physique ni administrative,
pour les contrôles. D’ailleurs, nous informons le Préfet d’une note de la DGT qui recommande fortement de ne pas aller trop loin dans les investigations des services au travail.

Le directeur de la DIRECCTE et le Préfet nous ont fait l’éloge du dialogue social, qui pour eux est de bon augure pour trouver des accords de reprise du travail dans de bonnes conditions, et que les CSE sont une bonne chose. Nous sommes intervenues pour rappeler les responsabilités des organisations syndicales et leurs prérogatives de défense des intérêts des salariés, particulièrement dans la période, et non l’accompagnement des mesures antisociales dictées par le patronat. Pour une certaine organisation catégorielle, « ça se passe plutôt bien dans les boîtes ». Ah bon…

La DIRECCTE nous précise que les directives de la Direction Générale du Travail sont d’organiser des actions collectives entre autres dans l’aéronautique qui est un secteur en crise et « il faut travailler avec les chefs d’entreprises ». Ah bon… et que fait-on de conditions de travail des salariés dans un secteur qui est non vital ?

Il a été abordé le problème des apprentis qui n’ont plus de maître de stage et pour qui rien n’est prévu pour le moment. La seule réponse : « oui, il y a beaucoup moins d’apprentis, on va faire une campagne de publicité ». Réponse hallucinante quand on connaît les conditions dans lesquelles est traitée cette population.

Dernier point abordé, et pas des moindres, le retour en classe des élèves à partir du 11 mai. Unanimement, cette annonce a été refusée par les OS pour les mêmes raisons : impréparation, non faisabilité pour des questions d’hygiène, de désinfection, de regroupement d’élèves, de consignes, de protocoles, de restauration, de transport et de responsabilité dans les directions dans les écoles.

Nous sommes intervenus pour dire que la reprise des classes n’avait qu’un seul but qui était de remettre les parents au boulot et que pour les services de l’État, l’activité économique primait sur la santé publique, que c’était scandaleux, suicidaire et criminel.

Le Préfet nous a fait tout un discours sur la nécessité de reprendre pour permettre aux plus « fragiles » scolairement de ne pas décrocher plus (sachant qu’il n’y aura pas obligation physique d’être à l’école), que les inégalités numérique et d’aide des parents existent, que toutes les règles de sécurité sont à l’étude, que la permanence scolaire pour les enfants des salariés de première ligne était un succès (rappel de la CGT : oui, sûrement mais avec énormément de moyens, combien de personnels, pas de réponses, et peu d’élèves, et à Bourges et pas en milieu rural), et qu’il fallait recommencer à vivre normalement. Le préfet nous a informés que l’arrêt des notes a été fixé au 2ème trimestre. Une grosse discussion s’est alors engagée sans convaincre les organisations, même si certaines, les mêmes, font preuve d’une grande tolérance sur la faisabilité et la mise en œuvre.

Plus, une réunion de discussion et d’information sans oublier que dorénavant le préfet a les pleins pouvoirs. Ça en dit long pour la suite.

(*) Voir en pièce jointe l’état des lieux (envoyé par nos syndicats CGT) dans les entreprises et administration du Département. (Continuez de nous envoyer vos états des lieux)


Documents joints

CORONAVIRUS : Etat des lieux entreprises et administrations au 21/04/2020

29 avril 2020
Type de document : PDF
1.7 Mo

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