Un coût et des délais inacceptables
Près de 1 700 000 examens en vue de l’obtention du permis de conduire B seraient passés chaque année par des candidats pleins d’espoir. Le taux de réussite national se situe selon les années plus ou moins autour de 60%. Ce taux varie sensiblement selon la méthode d’apprentissage. La conduite accompagnée permet d’atteindre un taux de réussite de 73% en moyenne.
Le coût de l’apprentissage est un énorme problème encore aggravé en cas d’échec à l’examen. En effet, alors que le prix d’une formation de base (20h), le plus souvent insuffisante, tourne autour de 1 200 €, les 40% de candidats malheureux doivent se repayer d’autres cours. Le délai d’attente pour un deuxième examen, en théorie de trois mois, étant souvent dépassé, les futurs conducteurs multiplient les leçons au cours de cette attente. C’est ainsi que le prix du permis flambe jusqu’à 2 000 ou 2 500€ pour un deuxième passage de l’examen, et ainsi de suite jusqu’à l’obtention.
Des améliorations en vue ?
Ce délai d’attente inacceptable est dû au sous-effectif des inspecteurs. Un rapport d’étude sur les conditions de passage du permis de conduire, rédigé sous la direction de Florence Gilbert, présidente de la commission « Jeunes et éducation routière » du conseil national de la sécurité routière, a été remis au ministre de l’intérieur en avril 2014. Ce rapport devrait dégager des pistes d’amélioration et notamment le recrutement d’inspecteurs, au nombre total de 1 289 aujourd’hui. Les modalités du permis pourraient aussi être revues. Par exemple, la période probatoire à six points des jeunes conducteurs pourrait passer de trois ans à deux ans. Toujours au sujet des jeunes, catégorie représentant 21% des victimes des accidents de la route, la tolérance « zéro » en matière d’alcool pourrait être instaurée (contre 0,5g par litre de sang aujourd’hui).
A quand le permis gratuit ?
Pour Indecosa-CGT, le véritable problème réside dans le coût du permis. Pour une majorité de Français, le permis de conduire est indispensable à l’emploi. Pour beaucoup, ne pas pouvoir conduire une voiture équivaut à ne pas pouvoir aller travailler. C’est pourquoi, l’association réclame la gratuité de la formation. L’école devrait pouvoir assurer la formation à la conduite des jeunes dès l’âge de 16 ans. Pour les adultes, l’accès gratuit à la conduite devrait entrer dans le cadre d’un service public adapté.
L’association demande également une réduction notable des délais d’attente pour passer l’examen. La réforme actuellement à l’étude répondra-t-elle à ces demandes ?
Les changements de 2016 : cliquer ici
Depuis le 19 janvier 2013, tous les pays membres de l’Union européenne ont adopté un permis
de conduire commun, avec des règles d’obtention harmonisées. Un nouveau support voit le jour,
remplaçant le célèbre « papier rose ». Les permis délivrés avant le 19 janvier 2013 restent valides
jusqu’en 2033.
fr INDECOSA - CONSO-CADRE de VIE Les dérapages du permis B ?