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de l’Union Départementale
des Syndicats CGT du CHER

PÔLE EMPLOI : Paroles de d’agents confinés en télétravail

Avec le télétravail en continu émerge le sentiment de solitude.
mardi 28 avril 2020 par WEBMASTER site CGT UD du CHER

Face à cette situation totalement inédite où nous devons travailler confinés chez nous afin de protéger nos vies ainsi que celle de nos proches, la CGT vous a donné la parole. Vos témoignages qu’ils soient graves, drôles ou impertinents reflètent tous de réelles souffrances.

Cas de conscience

« Cette terrible période de pandémie est un temps où je suis durement confrontée entre ma conscience individuelle, humaine, citoyenne et la demande de l’Établissement. La 1ère me pousse à respecter et à encourager le confinement et la 2nde me donne la consigne de proposer aux DE d’aller travailler. Le fait qu’ils ne soient pas obligés d’accepter et ne risquent aucune sanction à ne pas être volontaires ne change en rien mon malaise car initier ce contact téléphonique, c’est contribuer à la mise en danger d’autrui. Même pour me nourrir, même pour me soigner je ne ferai pas de proposition sortante. Au mieux, je les informerai que des offres continuent à être diffusées et répondrai professionnellement à leurs questions, leurs besoins et selon leur choix individuel ».

Épuisement moral

« Le confinement, le télétravail c’est difficile et épuisant nerveusement. Je suis en GLO et j’ai une charge émotionnelle énorme, j’ai les DE au téléphone, les gens en détresse, les travailleurs sociaux qui se sentent démunis. Je fais ce que je peux malgré les consignes qui ne servent à rien mais on nous dit que c’est pour garder notre poste. C’est la 4ème semaine et je suis KO. Je vais tenir ce que je peux, et encore, je n’ai pas les mêmes injonctions que mes collègues placements ou GDD : je les soutiens et j’ai de la peine pour eux ».
Avis de la CGT : à chaque contact avec un usager, la posture des conseillers devient difficile. En accompagnant et rassurant les demandeurs en quête d’un lien social vital dans cette grave crise sanitaire, les entretiens sont plus longs que d’ordinaire avec le risque d’une surcharge psychologique. Mais la direction en a-t-elle seulement conscience ?

La vie des animaux

« Malgré la situation délétère, la direction a décidé de maintenir la prise de rendez-vous en ligne alors que cela pouvait attendre. J’ai bien compris que tel le hamster, il faut continuer à tourner dans sa roue quoiqu’il advienne ».

Indicateurs un jour, indicateurs toujours

« Ça commence à être long d’autant que mon DAPE, égal à lui-même, m’a reproché de ne pas progresser sur mes dossiers. J’ai perdu un parent et j’ai posé 3 jours dès le lendemain. J’ai repris un vendredi et j’étais d’ATT alors qu’on ne m’a pratiquement pas délesté de tous les courriels affectés et que j’ai plus de 20 dossiers en souffrance … Le lundi suivant, je termine de me mettre à jour de ces courriels et « néglige » mes dossiers (relancer des gens qui ont du mal à obtenir leurs pièces ne me paraissait pas prioritaire d’autant plus vue la teneur des courriels que nous recevons : urgence, inquiétude voire détresse). J’ai demandé si on allait continuer à nous mettre la pression avec les indicateurs dans ce contexte dégradé ? Je n’ai pas compris la réponse et ne retiens que la calinothérapie habituelle sur notre mérite, le fait de ne pas hésiter à faire plus de pauses, etc … »

Je suis devenu incompétent

« 2 semaines de télétravail et la pression ne faiblit pas, au contraire. Je connais mon métier et je ne savais pas que le télétravail m’avait rendu incompétent. Pendant cette période anxiogène pour nous tous, ma REP en rajoute une couche en envoyant à l’équipe une procédure infantilisante sur la manière dont on doit traiter un jalon allant jusqu’à nous expliquer comment saisir un EDP. Elle se justifie par le fait que certains collègues auraient besoin de ses indications. Ben oui, les débutants incapables c’est les autres ».
Avis CGT  : Quelques encadrants, obnubilés par les indicateurs, ont une vision toute particulière du pari de la confiance. Souvent les mêmes bien connus pour leur empathie et bienveillance …

Travailler sur un coin de table

« Télétravailler avec des enfants dont l’un prépare le brevet et l’autre le Bac, on ne peut pas dire que ce soient des conditions de travail optimales surtout quand on n’a pas de bureau et qu’il faut travailler sur un coin de table. Je ne vis vraiment pas le confinement comme des vacances : c’est pénible sans parler des objectifs, consignes et indicateurs qu’il faut suivre à la lettre. Alors surtout qu’on m’épargne les couplets, le lendemain du déconfinement, du genre « bon, ça va, on se remet au boulot maintenant » parce que là, je vais exploser ! ».

Un sentiment d’injustice

« Dès les 1ers jours du confinement, ma Dape m’a demandé si j’acceptais de laisser mon ordinateur à un conseiller indemnisation ce que j’ai bien évidemment accepté de faire. Je suis à 80%, je vais dans mon agence 2 fois par semaine et je suis positionnée en absence autorisée payée une journée dans la semaine. Je sais que beaucoup de collègues en télétravail sont épuisés et que c’est difficile pour eux car ils doivent pallier le manque d’effectifs. Mais j’ai un vrai sentiment d’injustice quand j’entends que les jours où je suis en ABAP je suis en vacances, les doigts de pieds en éventail, à faire bronzette dans ma cour (je suis en appartement au 3ème étage …) car j’en profite pour mettre à jour mes mails et lire les notes. Et demain on va me retirer des RTT parce que j’ai fait preuve de solidarité. Un comble ! ».

Lire le document complet en pièce jointe.


Documents joints

Pôle emploi Centre val de Loire : Paroles de confinés.

28 avril 2020
Type de document : PDF
154.2 ko

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